GN’Idée 2012: le mot de l’orga

Le thème d'Orc'Idée était "trô meugnon", d'où certains costumes...

Les conventions de GN, c’est comme les GN: tant qu’on n’y a jamais participé, on ne comprend pas trop en quoi ça consiste et pourquoi c’est tellement bien.

Depuis mes participations à Knudepunkt et aux GNiales, je me suis dit que la scène GNiste suisse romande avait tous les talents pour réaliser un équivalent local. Mais devant les réactions incrédules -voire carrément hostiles- de certains, j’ai vite compris que si je voulais que ça arrive, il fallait que je l’organise moi même. Le 31 mars, GN’Idée aura donc permi à une soixantaine de Romands et à quelques Français triés sur le volet (dont les animateurs du blog electro-gn) de vivre une convention de GN à Orc’Idée, la convention de jeux du coin.

Ca rigole pas mal pendant la présentation de Conquest of Mythodea

Le contenu des animations était varié: présentation de la saison de GN 2012-2013 par les assos (avec des jeux allant du bourrin pour 7000 participants au médical à la Dr. House pour 3 joueurs), nombreux ateliers pratiques (maquillage & prothèses, combats avec diverses armes inoffensives), présentations d’outils informatiques gratuits, d’un mémoire d’anthropologie sur le GN et projection de films de GN. La convention s’est achevée dans la nuit par une table ronde au cours de laquelle des organisateurs ont partagé leurs processus de création, leurs priorités de jeu et comment ils passaient de l’idée de base à l’écriture du scénario proprement dit.

You gotta fight for your right to study! (test de Nerfs)

Du mass larp à l’expérimental intimiste, de la baston au scénario, c’est cette diversité qui fait toute la richesse de notre loisir. On ne joue pas tous au GN de la même manière, ni pour les mêmes raisons. La première étape est de s’en rendre compte, la deuxième de réaliser que ces différences peuvent nous enrichir. Outre le coté “aujourd’hui j’ai appris un truc nouveau» et «cette activité est vraiment fun!» la vraie force de GN’Idée a été le dialogue. Les gens ont réagit à ce qu’ils voyaient ou faisaient, ont ajouté leurs commentaires aux conférences, posé des questions, proposé des solutions, débattu. Là où c’était attendu, mais aussi lors de moments moins évidents comme la projection de vidéos. C’était génial d’appuyer sur pause et d’échanger à chaud sur ce qui se passait à l’écran.

Cher orga de GN, Google est ton ami!

Et comme pour les GN, tant qu’on n’en n’a pas organisé, on ne se rend pas compte du boulot que ça représente.

GN’Idée a été montée en 4 mois grâce à d’un côté l’infrastructure d’Orc’Idée et de l’autre la motivation de GNistes locaux prêts à essuyer les plâtres.

Le comité d’Orc’Idée a été très ouvert et disponible, mettant à disposition salles, matériel audiovisuel, système d’inscription, service de nourriture etc. GN’Idée était vraiment infiltrée dans Orc’Idée et les gens passaient librement d’une activité GN à une partie sur table ou un apéro entre potes. Sans la belle mécanique d’Orc’Idée, GN’Idée n’aurait tout simplement pas eu lieu.

Un grand merci aussi aux animateurs, qui pour la plupart n’avaient pas assisté à d’autres conventions de GN et étaient donc de courageux pionniers. Pour certains, c’était même leur première conférence tout court, et ils se sont donnés à fond.

Les retours des participants sont très positifs et continuent d’arriver. Dans les points à améliorer, je retiendrai la gestion du temps. En amont, le planning très serré a été fait avant d’apprendre que le système informatique d’inscriptions ne gérait pas les demi- et quart d’heures, ce qui a créé quelques confusions. Et pendant la conv’, les gens étaient souvent pris dans leur présentation ou leur débat et avaient tendance à dépasser l’horaire, mettant à mal le mythe de la ponctualité helvétique. Je compte adopter la méthode GNiales, avec un responsable du temps qui sonne littéralement la cloche quand il faut se préparer à conclure. Et aussi plus simplement s’autoriser des sessions ou des pauses plus longues comme à Knudepunkt: c’est parfois frustrant de couper une chouette débat qui démarre.

Animateur à GN'Idée, un métier à risque (atelier maquillage DON'T PANIC)

En ce qui concerne mon temps, je vais clairement déléguer un certain nombre de choses. En dehors du comité d’Orc’Idée et des pionniers sus-cités, j’ai monté GN’Idée seul en 4 mois et ça a été assez fatiguant, entre mon vrai travail et une petit crève juste avant la conv. Typiquement, j’ai autre chose à faire de mes soirées que de relancer les organisateurs de jeux pour qu’ils m’envoient leur présentations à l’avance. Outre des gardiens du temps, je recruterai aussi des gardiens de l’espace pour flécher l’accès à certaines activités qui ont pu perdre quelques participants. L’avantage, c’est que maintenant que les gens ont vu en quoi ça consistait, certains sont assez motivés par le résultat pour filer un coup de main, donc en fractionnant le boulot ça devrait être jouable pour tout le monde.

Enfin, cette «première dose gratuite» de GN’Idée a rempli son autre fonction: stimuler la créativité. Au cours même de la convention, des sujets d’ateliers ou de débat pour l’année prochaine émergeaient, des gens réfléchissaient à l’organisation de nouveaux GN. Donc ce qui était parti sur un jeu de mot pourrave s’est réalisé: samedi dernier, ils étaient pas mal à dire «j’ai une idée».

Ceci est mon scénar, livré pour vous.