Les GNiales, la convention qui porte bien son nom

[Repost d’un article publié sur le site helvéto-français Au fil du jeu en Décembre 2010. Les GNiales 2011 auront lieu les 19 et 20 novembre 2011 près de Paris ]

Vous vous souvenez peut être des GNiales, la convention frouze sur le GN. En 2007, le Four Fantastique y avait participé avant d’esbaudir la presse parisienne avec In Cauda Venenum, son fameux huis clos romain. Les GNiales étaient à l’époque jumelées avec la Nuit du Huis Clos, une convention qui avait fait tourner 17 mini-GNs en parallèle, dans une tour appartenant à la Sorbonne. Aujourd’hui les deux sont indépendantes et c’est pas plus mal: en tant qu’orga on n’a plus besoin de quitter un super atelier maquillage (Shiva est une vraie star en France 😉 ) parce qu’on doit courir transformer une salle de cours en temple romain.

A quoi sert donc d’aller à une convention de GN si on n’y joue pas? A apprendre plein de trucs, à réfléchir sur son hobby et rencontrer du monde: c’est très agréable de passer deux jours avec 130 passionnés qui sont venus là pour échanger. Et si comme de nombreux GNistes romands vous allez jouer en France voisine de temps en temps, c’est l’occasion de revoir les gens en vrai et discuter un peu hors-jeu.

Le programme de cette année était dense, plutôt destiné aux orgas qu’aux joueurs et allait d’ateliers du genre « la résine acrylique facile » à des discussions plus théoriques du genre « le GN est-il le 11ème art? ». Il y en avait donc pour tous les goûts et j’ai participé aux conférence et ateliers suivants.

Les sites de jeux: très intéressant exemples de sites extrêmes utilisés pour des GN, de vieux voiliers aux décors de Star Wars. Mais aussi quelques rappels de bon sens, de politesse et de bonnes idées pour obtenir des sites un peu spéciaux.

Le GN aux USA et en Suisse: une rétrospective forcément GNiale vu que présentée par mézigues. Mes slides seront disponibles sur le site, comme ça vous pourrez voir des ricains se tirer dans la tête à l’arc de GN et vérifier que je n’ai pas trop calomnié mon cher pays d’accueil (Ravachol, GNiste et bientôt Suisse?). En passant, un grand merci à ceux qui ont partagé leur expérience du GN outre-Sarine.

Notions de pyrotechnie: présentée par un artificier professionnel, depuis la législation européenne jusqu’à des exemples de matos et des petits rappels du genre « attention, celui là il brûle aussi sous l’eau ». Artificier, c’est un métier, mais il y a pas mal de truc sympas et faisables légalement, à creuser donc.

La machine à GN: quand on fait bosser de futurs ingénieurs sur un générateur automatique de GN, ça donne une interface en ligne qui permet, à partir d’une base d’intrigue et d’univers, de générer toute une structure de jeu, depuis les quêtes secondaires jusqu’aux fiches de perso. Un programme gère même le casting, essayant de faire coller le personnage avec la feuille d’inscription du joueur, mais aussi avec quel autre joueur celui-ci a envie (ou pas) d’interagir pendant le jeu. L’organisateur a bien sûr toute latitude pour  modifier les choses à la main, mais le programme donne quand même un score de compatibilité entre tel joueur et tel perso. Que les ludistes luddites ne pleurent pas la mort des orgas humains pour autant: pour un huis clos à dix, ce truc ne sert pas à grand chose. Par contre, il permet de générer automatiquement un GN à 200 personnages pas pourris, avec des trucs à faire pour tout le monde et pas juste trois lignes au bas d’une fiche de groupe. Le projet est encore en phase de test (à mon avis le gros du boulot va être au niveau de la base d’intrigues et d’univers, qui gagneront à être alimentées par tout le monde) mais des accès devraient être dispos en 2011.

Interpréter un pion: le jeu de société grandeur nature: ou comment et pourquoi adapter vos jeux de plateau préférés en GN. Si vous avez participé aux animations du SIDH à Orc’Idée (ah, le mythique Space Hulk!), c’est de là que ça vient. Très rafraîchissant, et sans doute un excellent moyen d’initier un grand nombre de personnes en même temps et en douceur.

Jeepform: inventé en Scandinavie, c’est l’extrême opposé du style de jeu précédent. Présenté comme une pratique à mi-chemin entre le jdr sur table et le GN, le jeepform est beaucoup plus que cela et est surtout utilisé par ses créateurs comme un moyen de repousser les limites de ce qui définit le jeu de rôle et le plaisir qu’on a à le pratiquer. Le côté expérimental peut porter sur les structures narratives en jeu/hors jeu (par exemple on peut jouer « tout haut » des flashbacks ou des monologues intérieurs) mais peut aussi porter sur l’état émotionnel des joueurs, et là c’est plus ou moins extrême. A réserver donc aux amateurs de chocs psychologiques et de trucs-qui-vous-remettent-en-question-vous-en-tant-que-joueur-et-pas-seulement-votre-perso. Le sujet devait être présenté par les pionniers français du genre, mais deux des inventeurs scandinaves ayant débarqués à l’improviste dans la convention, tout s’est déroulé dans un joyeux concert de traductions spontanées et de mise en perspective avec le GN classique à la francophone.

Effets spéciaux: plein de manières de faire de la fumée sans tuer personne, un coffre qui parle et qui se déverrouille avec une baguette magique, et (entre autres) des gadgets très chouettes qui ont déjà fait chauffer ma carte de crédit sur internet.

Trouver votre voiX: des trucs pour ne pas se briser les cordes vocales dès le briefing et surtout des exercices pratiques. Déclamer du Grand Corps Malade à travers une cours d’école d’ingénieur par -5°C, c’est aussi ça les GNiales.

Dans l’esprit de partage de la convention, des résumés et des fiches techniques sont disponibles sur le site. N’hésitez donc pas à aller vous servir, à dire merci aux gens qui ont organisé tout ça et l’ont mis à disposition voire, soyons fous, à y aller l’année prochaine.